Fini l’époque où il fallait coller un SM57 devant son baffle et croiser les doigts pour ne pas se prendre une plainte de la copro. En 2025, capturer un son de gratte propre et pro chez soi, c’est plus simple que jamais. Que tu sois en mode « je découvre le home studio » ou déjà en train d’empiler les couches façon Brian May, voici 20 conseils essentiels pour enregistrer sans prise de tête.
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1. La base, c’est toi (et ta gratte)
Peu importe si tu joues dans ta chambre sur un laptop ou dans un studio à plusieurs zéros : le son, il commence par la source. Autrement dit, ta guitare et toi. Si ta gratte frise, que la prise jack crachouille ou que l’accordage tient 5 minutes, t’as beau avoir le meilleur plugin du monde, ça va être galère.
Astuce simple mais trop souvent oubliée : accorde ta gratte. Puis accorde-la encore. Et encore. Vérifie tes câbles, ton matos, tout. Tu veux que les seules fausses notes viennent de ton jeu, pas d’un signal tout pourri. La chaîne du son doit être clean du début à la fin. Point.
2. L’interface audio : ton passeport pour le monde numérique
Pas besoin de te ruiner avec une usine à gaz. Une petite interface audio avec entrée jack/XLR, sortie casque et moniteur, et c’est parti. Avec ça, tu peux brancher ta gratte, un micro, écouter ton jeu, et même enregistrer ta voix si l’envie te prend de pousser la chansonnette.
Petit plus sympa : certaines interfaces comme l’Audient EVO 4 s’occupent de régler les niveaux à ta place avec leur fonction Smartgain. Pratique pour éviter les enregistrements qui saturent ou qui sonnent tout faiblard.
Si tu comptes faire tout ton son via des plugins de simulation d’ampli, une interface basique + un bon casque suffisent pour démarrer. Et tu gardes du budget pour, disons… une autre gratte ? 😇
Et si besoin, voici mon top 3 des interfaces audio pour guitare :
Top 3 interfaces audio

La Volt
On adore le mode vintage et l’esthétique rétro
On regrette le manque de fonctionnalités avancées
129 €

La Scarlett
On adore la qualité sonore, la simplicité et la solidité
On regrette le manque de fonctionnalités avancées
132 €

La Komplete
On adore les deux entrées et l’aspect plug-n-play
On regrette un léger bruit de fond et des conflits audio
89 €
3. Bien s’écouter (et sans délai)
Tu joues une note, tu veux l’entendre direct. Pas 300ms plus tard. C’est ce qu’on appelle la latence, et c’est l’ennemi de tout guitariste qui enregistre avec modélisation. Pour la limiter au max : un bon ordi, une interface qui suit, ou mieux encore, un système avec DSP intégré comme les Universal Audio Apollo ou l’Audient Sono, qui gèrent le son à la volée, sans passer par ton processeur.
Autre option stylée : un simulateur d’ampli autonome comme le Strymon Iridium, qui te balance un son d’ampli top niveau avant même que le signal arrive dans ton interface. Nickel chrome.
4. Le volume, c’est dans la tête (et dans la boîte)
Tu veux faire rugir ton ampli à lampes à fond les ballons mais ton appart est en papier mâché ? Deux options :
- Le tout numérique : plugins comme AmpliTube ou Guitar Rig, ultra réalistes, zéro décibel dans la pièce.
- Le compromis hardware : simulateur de HP (genre Two Notes Torpedo, UA OX) ou atténuateur de puissance pour baisser le volume sans flinguer le son. Et tu as une sélection de casques pas trop chers dans cet article.
Mais avant d’acheter du matos à 4 chiffres, teste les plugins. Sérieux, y’a de quoi faire des sons monstrueux avec trois clics. Et si vraiment t’es old school et que t’as un fer à souder, tu peux même te bricoler un atténuateur pour moins de 50 balles. DIY spirit.
5. Plus vrai que nature ?
Les IRs (impulse responses), c’est un peu la baguette magique des guitaristes du XXIe siècle. Ces fichiers audio ultra précis reproduisent le son d’un baffle microé à la perfection. Avantages : aucun larsen, son constant, 100 modèles au choix, et pas besoin de jouer à cache-cache avec ton micro.
Des plugins comme Torpedo Wall Of Sound (gratos 30 jours) ou des pédales comme le Strymon Iridium permettent même de charger tes propres IRs. Et franchement, dans 80% des cas, c’est aussi bon (voire meilleur) qu’un vrai cab. Sauf qu’on peut l’emmener en sac à dos. 🧳
6. Highway to Hertz
Tu vois ces chiffres chelous dans ton logiciel d’enregistrement ? C’est le sample rate. En gros, combien de fois par seconde ton son est capté numériquement. Le standard ? 44.1kHz (comme un CD) ou 48kHz (plutôt pour la vidéo). Tu peux monter à 96kHz ou plus si t’as un ordi qui souffle pas comme un VTT dans un col. Est-ce que ça change la vie ? Un peu. Est-ce que ça mérite de doubler la taille de tes fichiers ? Pas forcément.
Pour le bit depth (la résolution de chaque échantillon), on te conseille de bosser en 24 bits. C’est plus souple, plus clean, et ton convertisseur A/N (analogique-numérique) bosse souvent à ce niveau-là de toute façon.
7. Bruit de fond, pas de fond sonore
Avant même d’appuyer sur “record”, chasse les parasites. Ampoules à variateur, écrans, téléphones : tout ça peut foutre une ronflette dans ton signal. Bouge ta gratte, change d’angle, et vois ce qui réduit le buzz.
Côté électricité, branche tout le monde (ordi, ampli, pédales…) sur la même multiprise. Sinon, tu crées une “boucle de masse” (le nom est cool, l’effet beaucoup moins). Et pense à éloigner tes câbles audio de tes câbles d’alim. Si tu dois les croiser, fais-le à angle droit. Oui, comme en géométrie. T’as vu, ça sert dans la vraie vie.
8. Pas trop fort, pas trop faible : juste bien
Tu veux un signal propre. Même si ton son est blindé de fuzz, ce qui entre dans ton interface ne doit pas saturer. En numérique, le clipping, c’est moche. Et irréversible. Laisse-toi de la marge : si le pic reste sous les -10 dBFS, t’es peinard.
Attention aussi aux pédales de boost. Elles font des miracles devant un ampli à lampes, mais elles peuvent faire disjoncter ton interface si tu bourres trop le signal. Le mot d’ordre : garde de la dynamique. Les plugins de simu d’ampli aiment ça.
Fun fact : un son distordu paraît plus fort, mais son niveau de crête est souvent plus bas qu’un son clean. Garde ça en tête au moment de mixer.
9. Le bon grain… et la bonne dose de crado
Le gain staging, c’est un mot qui fait sérieux mais en vrai, c’est pas sorcier : chaque étape de ton signal doit être assez forte pour éviter le souffle, mais pas trop pour pas saturer. Jusque-là, facile. Mais voilà : parfois, c’est en poussant un peu trop qu’on trouve des textures cool.
Tu peux expérimenter. Certains DI, préamps, vieux magnétos ou même chaînes Hi-Fi ajoutent un petit grain bien sale quand on les pousse. Garde les oreilles ouvertes. C’est peut-être là que tu vas choper ce petit truc crado qui donne du caractère à ta prise.
10. Pédales : copines ou parasites ?
On les adore, mais en studio, les pédales peuvent être des pièges. Bruit de fond, pertes de signal, pannes à la noix… parfois, mieux vaut les laisser de côté et brancher la gratte direct dans l’interface.
Mais bon, faut pas non plus devenir puriste : une pédale bien placée peut carrément orienter une prise dans une nouvelle direction. L’astuce ? Écoute ton son avec le pédalier complet (même tout en bypass) et compare avec le signal direct. Tu risques d’être surpris.
Et si tu veux vraiment enregistrer au naturel, essaie de simplifier au max ta chaîne. Moins t’as de câbles et de composants entre tes doigts et ton ordi, mieux tu dors.
11. Faut battre le fer pendant qu’il est tiède
Tu viens d’avoir une idée de riff génial ? Enregistre-le maintenant. Même si c’est avec ta gratte la moins inspirante et un preset tout pété dans ton plugin. Attendre “le bon matos” ou “le bon moment”, c’est risquer de perdre l’étincelle.
Les plus grands ont parfois composé des tubes avec du matos de brocante. Parce que le plus important, c’est pas la pureté du son, c’est l’intention derrière. Et souvent, quand on essaie de “refaire mieux” plus tard avec du matos haut de gamme, on perd un peu de la magie du premier jet.
12. Fais confiance à tes oreilles (et oublie les forums)
Oui, on aime tous savoir quel ampli Hendrix utilisait pour enregistrer sa gratte. Mais au bout d’un moment, il faut couper internet et juste écouter. Tes oreilles savent ce qu’elles aiment. Et si ça sonne bien pour toi, y’a de grandes chances que ça plaise à d’autres aussi.
Tu veux mettre la reverb avant la disto ? Go. Monter les médiums à fond ? Pourquoi pas. Tu ne fais pas une thèse en psychoacoustique, tu fais de la musique. Alors fais-toi confiance.
13. Tout mettre à l’enregistrement ? Hmm… pas toujours malin
T’as envie d’enregistrer direct avec ta reverb XXL, ta comp bien claquante et ton EQ chirurgical ? On comprend. Mais méfiance. Une fois que c’est imprimé dans la prise, c’est gravé dans le marbre. Et parfois, ce qui sonne “énorme” en solo devient étouffant dans un mix.
L’idéal ? Soit tu poses une prise “propre” et tu règles après, soit tu passes un peu de temps à trouver le juste milieu : un son inspirant pour jouer, mais pas trop chargé pour garder de la marge au mix. En gros : pas besoin de tout peindre en néon dès la première couche.
14. Le compresseur : ami ou saboteur ?
Un bon compresseur peut donner du punch à ton funk ou lisser un arpège qui part en sucette. Mais mal utilisé, il peut aussi écrabouiller ton groove ou enlever toute la dynamique de ton jeu. Et une fois que c’est compressé à l’enregistrement… tu peux plus revenir en arrière.
Si tu débutes, commence avec un compresseur simple. Et laisse les modèles multibande à ceux qui mixent des albums de jazz fusion. Rappelle-toi : plus tu mets de disto, moins le compresseur a d’effet (la disto compresse déjà). Donc si ton son est bien crade, le compresseur est peut-être juste là pour la déco.
15. À un moment, faut trancher
Les plugins de simu d’ampli, c’est génial… mais aussi dangereux. Tellement de réglages possibles que t’as vite fait de passer 2h à comparer 14 versions du même riff. Alors qu’un vieux SM57 devant un baffle, t’aurais déjà bouclé le morceau.
Fixe-toi des limites : 5 minutes pour choisir ton son, tu bounces la piste après enregistrement, et basta. Ou alors, tu fais comme si t’avais un 8-pistes : tu réduis volontairement le nombre de pistes dispo. Plus de choix = plus de doutes. Moins de choix = plus de flow.
16. Le DI, ce héros discret
Même si t’as ton super son d’ampli, pense à enregistrer aussi un signal DI en parallèle. En clair : le son brut de ta gratte, sans effet. Pourquoi ? Pour pouvoir le réutiliser plus tard. Soit en le passant dans un plugin différent, soit pour doubler un passage en clean, soit pour sauver une prise si ton ampli a eu un bug au mauvais moment.
Tu peux y arriver avec un simple split de signal (genre sortie “tuner” d’une pédale). Et hop, une piste de secours. Ça prend 30 secondes à mettre en place, et ça peut te sauver la mise. Ou t’ouvrir des possibilités insoupçonnées.
17. Le reamp : l’arme secrète du feignant malin
T’as ton DI sous la main ? Bien. Tu peux maintenant faire du reamp : tu rejoues ta prise à travers un ampli ou une chaîne d’effets, sans avoir à rejouer. Le bonheur.
Le hic, c’est que le niveau d’un DI est plus faible que celui attendu par un ampli. D’où l’intérêt d’une vraie boîte de reamp (genre Radial ProRMP) ou d’une interface prévue pour (IK Axe I/O par exemple). Mais même sans, tu peux bricoler un peu et t’amuser. C’est le moment de tweaker ton pedalboard comme un savant fou sans avoir à rejouer le riff 15 fois.
18. La baritone : la gratte qui change tout (vraiment)
Envie de sortir du lot ? La baritone, c’est un coup de frais direct dans ton mix. Accordée plus bas (genre B à B), elle ajoute du poids, du moelleux, et une vibe unique. Les arpèges deviennent cinématographiques, les riffs plus lourds, et les solos prennent une autre couleur.
Et bonus : si t’as pas de basse sous la main, tu peux faire illusion en mode “pickup manche + simu de bass amp”. Magique. Regarde du côté de la Danelectro ’56 Baritone pour commencer. Pas chère, look rétro, et son qui tue.
19. Double dose de mojo
Une fois que t’as posé ta prise keeper, t’es chaud. Alors profites-en pour faire un double. Tu rejoues la même partie, en calant au mieux, et tu la balances pan gauche/droite. Résultat : une gratte large, ample, et un centre bien dégagé pour la voix ou les solos.
Tu veux faire encore mieux ? Change de micro, de gratte, de réglage, voire d’attaque. Même si les deux prises jouent la même chose, ces petites variations donneront du relief et de la richesse. Et tu pourras t’amuser à faire entrer/sortir les doubles selon les moments du morceau. Classe.
20. Fais-toi plaisir, bordel
À la fin, tout ça, c’est censé être fun. Si t’as envie de foutre des guirlandes dans ton home studio, fais-le. Si t’enregistres mieux en chaussettes avec de l’encens et un mug de thé fumant, fais-toi kiffer.
Un environnement cool = des idées qui viennent plus vite. Et si t’es pas inspiré, tente un son débile. Détune ta gratte, balance une piste 100% feedback, ou joue avec un tournevis. C’est souvent dans ces moments-là que sortent les idées les plus marrantes… voire les plus intéressantes.
La pop regorge d’accidents heureux. Sois en paix avec le chaos.