Tu passes ta vie entre Hendrix, Gilmour et John Mayer ? On comprend. Mais à force de tourner autour des mêmes légendes, tu rates peut-être des trucs précieux. Des idées, des techniques, des approches qui ne viendront jamais de tes idoles habituelles. Et si la vraie progression venait de là : tendre une oreille (même curieuse) à des guitaristes qu’on zappe trop souvent ?
Au menu dans cette page
Dans cet article je te propose un petit détour par des styles et des noms que tu n’écoutes sûrement pas tous les jours. Et pourtant… chacun d’eux a un truc à t’enseigner. De quoi nourrir ton jeu et bousculer un peu tes habitudes.
John Williams pour la précision du classique
Non, pas le compositeur de Star Wars. Le John Williams dont on parle ici, c’est le roi de la guitare classique. Tu penses peut-être que c’est pas ton délire, trop rigide, trop sérieux ? Eh bien justement.
Écouter John Williams, c’est se prendre une leçon de précision, de clarté et de contrôle. Chaque note est pesée, chaque mouvement est optimisé. Si tu veux travailler ton doigté main droite, affiner ton legato ou juste apprendre à jouer sans grincer… Williams, c’est une masterclass vivante.
👉 À écouter : Asturias de Albéniz – ça va t’ouvrir les chakras.
Manitas de Plata pour le feu, sans fioritures
Il a enflammé les scènes du monde entier avec ses rythmes flamenco bruts et ses doigts de feu. Manitas de Plata, c’est l’anti-propre : ça claque, ça fuse, c’est parfois un peu sale, mais toujours vivant.
Ce que tu peux en tirer ? Une énergie brute. Une rythmique percussive. Et une leçon : la guitare, c’est pas toujours une affaire de technique chirurgicale, c’est aussi une histoire d’intensité. Travailler les rasgueados, sentir le groove au fond des tripes, et accepter que le jeu « imparfait » peut être plus expressif qu’un solo lisse.
👉 À écouter : Por el camino de Ronda.
Francisco Tárrega, le minimalisme qui te rend meilleur
Tárrega, c’est le papa spirituel de la guitare classique moderne. Ses compositions sont simples en apparence… mais diablement efficaces pour travailler ta musicalité.
Si tu veux bosser ton sustain, ton toucher, ta capacité à faire chanter des notes toutes seules, Tárrega est ton homme. Pas besoin d’une tonne d’effets : juste tes doigts, une guitare, et un soupçon de patience.
👉 À écouter : Lágrima par Alexandra Whittingham – c’est court, mais c’est tout un monde.
Ed Sheeran pour maitriser le looper
Oui, on sait. Tu l’entends surtout à la radio quand t’as pas le choix. Mais niveau technique, Ed Sheeran est un vrai tueur. Son arme secrète ? Le looper.
Regarde-le en live : il construit des morceaux entiers en temps réel, juste avec sa gratte, sa voix et sa pédale. Ce qu’il t’apprend ? Le sens de la construction, de la répétition utile, et l’art de remplir l’espace en solo. Même sans loopstation, son approche est précieuse : jouer rythmique + mélodie tout seul, ça se travaille.
👉 À regarder : son live à Wembley. Pas ton genre ? Tant mieux. Justement.
Paco de Lucía pour la vitesse d’exécution
Paco de Lucia c’est le pont entre le flamenco traditionnel et le jazz. Même si t’es pas branché musique espagnole, y’a un truc à comprendre : son sens du rythme, de l’harmonie et sa main droite sont juste… extraterrestres.
Ce que tu peux voler à Paco ? L’indépendance des doigts, la vitesse propre, et surtout : la capacité à dire quelque chose d’émotionnel sans dire un mot. En bonus, ça t’apprend à sortir du 4/4 tout plat.
👉 À écouter : Entre dos aguas – c’est culte, et c’est pas pour rien.
Taylor Swift pour un retour à la simplicité
Tu la vois comme une popstar ? Erreur. Taylor Swift, c’est aussi une excellente songwriteuse qui s’accompagne à la guitare depuis ses débuts. Et elle a un super sens de l’économie : peu d’accords, peu de fioritures, mais un groove solide, une intention claire.
Ce qu’elle t’enseigne ? À faire beaucoup avec peu. À bosser tes rythmiques main droite. À comprendre qu’un bon jeu acoustique, c’est pas un festival d’accords barrés. C’est de la constance, du ressenti, de la sincérité.
👉 À écouter : All Too Well (10 min version) – tu vas réviser ton jugement.
George Benson pour le phrasé du swing
Si tu connais George Benson, c’est peut-être pour sa voix smooth. Mais à la gratte, c’est un monstre. Un jazzman de haut vol, capable d’improviser comme personne tout en chantant à l’unisson avec son instrument (!).
Tu veux bosser ton phrasé, ton sens du placement, et t’initier aux lignes jazz sans te noyer dans la théorie ? George Benson est ton gars. Et bonus : ses morceaux sont ultra accessibles à l’écoute.
👉 À écouter : Breezin’ ou Give Me The Night – tu vas danser… et apprendre.
Elargir ses oreilles pour élargir son jeu
T’écoutes pas forcément ces guitaristes. Mais tu devrais peut-être. Parce que chacun d’eux, dans son style, dans sa manière de penser la guitare, a un truc à t’apprendre. Une technique. Une approche. Un petit déclic.
C’est pas une question de goûts, c’est une question d’ouverture. De curiosité. Et au final, de progrès. Alors vas-y : sors un peu de ta playlist habituelle. Tu risques d’y trouver de l’or.
