La Gibson Les Paul Pearly Gates n’est pas une guitare comme les autres. C’est un monument, une relique, une source inépuisable de fantasmes pour les guitaristes du monde entier. Dans les mains de Billy Gibbons elle a défini le son brut et charnu de ZZ Top, devenant l’une des Les Paul les plus mythiques jamais jouées.
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Dans cet article on va revenir sur l’histoire complète de cette guitare légendaire, sur les secrets de son son unique, et on vous propose quelques alternatives crédibles pour tenter de vous en approcher.
L’histoire incroyable de la Gibson Les Paul 1959 de Billy Gibbons
La Gibson Les Paul Standard 1959 est déjà un modèle légendaire en soi. Mais celle de Billy Gibbons – n° de série 9 170 – a une histoire unique.
On va bizarrement commencer l’histoire avec une voiture, pendant l’année 1968. Billy Gibbons prête à son amie Renee Thomas sa vieille Packard de 1936 pour qu’elle aille rouler jusqu’à Hollywood pour passer un casting. Personne ne croyait que la voiture ferait le trajet complet depuis le Texas. Et pourtant elle l’a fait ! D’après Renee, ça vient forcément d’une intervention divine, cette voiture l’a emmenée aux « portes du paradis » ; les « Pearly Gates » en anglais. La voiture était baptisée, il n’en fallait pas plus. Enfin si, il lui fallait un peu d’argent, alors elle a décidé de vendre la voiture pour $500 et a renvoyé $250 à Billy Gibbons.
De son côté au Texas, Billy cherche une guitare quand un ami lui parle d’un rancher texan qui aurait une guitare « à gros micros » sous un lit. Coïncidence ? Billy venait de recevoir ses $250 issus de la vente de la Packard nouvellement surnommée Pearly Gates.
Gibbons file en solo jusqu’au ranch. Le propriétaire sort une Les Paul en état mint, avec ses cordes d’origine, et même un mot d’amour dans l’étui. Le deal se fait. Billy vient de trouver la guitare de sa vie.
“On va l’appeler Pearly Gates, et tu vas t’en servir pour faire de la musique venue du paradis.” — Renee Thomas
Gibson Les Paul Pearly Gates : un son signature impossible à reproduire
Alors, à quoi elle sonne, cette Pearly Gates ?
Dès les premiers riffs de ZZ Top’s First Album (1971), on entend ce gras feutré et tranchant, ce ronronnement chaud doublé d’un gouffre médium qui donne au son de Billy un relief immédiatement reconnaissable. Pearly Gates est une Les Paul de 1959, ce qui signifie :
- Micros PAF d’origine (aimants Alnico II ou III selon les lots)
- Corps en acajou massif, avec table en érable figuré
- Manche profilé 59, au confort équilibré
- Pont en aluminium léger
- Et surtout… un mojo unique.
Billy Gibbons lui-même affirme qu’il n’a jamais trouvé une autre guitare qui sonne comme elle, malgré une collection immense et des années de recherches. Il la qualifie de « guitare parfaite ».

Un grain à part : entre blues, rock et Texas fire
Le son de Pearly Gates, c’est un mariage entre la chaleur d’un humbucker vintage, la compression naturelle du bois vieilli, et l’attaque granuleuse que seul Billy arrive à en tirer. Ça ne bave jamais, ça mord sans être criard, ça respire. C’est un son qui groove autant qu’il cogne.
En studio, Pearly est la référence absolue. Sur scène, toutes les autres guitares passent dans une EQ spécifique pour imiter un accord de Sol joué sur Pearly. Le benchmark ne change jamais.
Une Gibson Les Paul mythique, forcément rééditée
Pearly Gates est restée 100 % d’origine, y compris les frettes. L’usure est là (griffures, « trash rash », pickguard rayé par son ongle), mais rien n’a été changé. C’est cette authenticité qui renforce l’aura du mythe.
En 2009, le Gibson Custom Shop en a produit 350 répliques, dont :
- 250 versions VOS
- 50 versions « Murphy aged »
- 50 versions « Murphy aged & signed by Billy »
Aujourd’hui, ces modèles s’échangent entre 11 000 et 38 000 €, voire plus. Quant à l’originale ? Billy a refusé une offre à 5 millions de dollars.

Pearly Gates et ZZ Top : un duo indissociable
Depuis 1971, chaque album de ZZ Top contient au moins une piste enregistrée avec Pearly Gates. Même lorsque Billy utilise d’autres guitares (Telecasters, Explorers, Reverend, etc.), il les égalise toutes pour coller au timbre de Pearly.
“Quand on change de guitare, personne ne doit entendre la différence.” — Guitar tech de Billy
Le son Pearly Gates reste le cœur sonore de ZZ Top. C’est ce souffle sale et élégant, cette patine sudiste qui traverse La Grange, Tush ou encore Just Got Paid. Un son intemporel, toujours imité, jamais égalé.
Alternatives à la Gibson Les Paul Pearly Gates : quelles options aujourd’hui ?
Tout le monde ne peut pas s’offrir une Les Paul 59 originale. Heureusement il existe des guitares (et micros) qui permettent de s’approcher de l’esprit Pearly Gates selon votre budget.
Gibson Les Paul 59 VOS
- Réplique haut de gamme, bois sélectionnés, micros Burstbucker
- Son riche, articulation exemplaire, poids et sensation d’époque

Gibson Les Paul Standard 50s
- Moins chère, mais excellent sustain et belles finitions
- Micros Alnico II, profil de manche épais

Epiphone Inspired by Gibson 1959 Les Paul
- Table érable flammée, micros Gibson USA Burstbucker 2 et 3
- Manche 59 rounded C, étui rigide inclus

Epiphone Les Paul 59 Standard Outfit / Les Paul Standard 50s
- Variante très proche de l’Inspired by Gibson
- Moins distribuée mais tout aussi qualitative

Sire Larry Carlton L7
- Confort moderne, très bonne lutherie
- Moins vintage mais excellent pour le prix

Set de micros Seymour Duncan Pearly Gates
- Aimants Alnico II, niveau de sortie modéré
- Médiums chantants, clarté en clean, du punch en crunch
- Idéal sur une Les Paul, une SG ou même une Tele modifiée

Pearly Gates, un mythe toujours vivant
Pearly Gates, c’est plus qu’une guitare. C’est une obsession, un totem, un talisman pour des générations de guitaristes. Et même après 50 ans de carrière, Billy Gibbons continue de la considérer comme le standard ultime.
“On court tous après ce son parfait. Pearly, c’est le mien.” — Billy Gibbons
Alors oui, vous ne posséderez peut-être jamais la Pearly Gates. Mais avec un bon micro, une guitare bien choisie, et un peu de sueur… vous pourriez bien vous en approcher.