Parmi toutes les guitares associées à Mark Knopfler, sa Stratocaster rouge de 1961 tient une place particulière. Non seulement c’est sa toute première Strat, mais c’est aussi celle qui a changé sa manière de jouer et qui a donné vie à Sultans of Swing. Après avoir évoqué sa Pensa-Suhr, retour sur l’histoire d’un instrument devenu légendaire presque malgré lui.
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Une rencontre décisive avant le premier album de Dire Straits
Mark Knopfler achète cette Stratocaster quelques mois avant l’enregistrement du premier album de Dire Straits, sorti en 1978. Elle porte le numéro de série #68354 et date de 1961.
À l’époque la guitare avait déjà vécu : son propriétaire précédent avait complètement décapé la finition d’origine. Mark, lui, rêvait de la Strat rouge d’Hank Marvin. Il confie alors l’instrument à son ami Steve Phillips, qui la repeint dans ce fameux rouge éclatant, le « Fiesta Red », qui était déjà iconique et le deviendra encore plus.
Et il s’y attache immédiatement. Au point de l’utiliser sur tout le premier album du groupe.

La Strat de Sultans of Swing ? Oui, la rosewood.
Sur internet le débat revient souvent : Knopfler a-t-il enregistré Sultans of Swing avec cette Strat de 1961, ou avec une autre, une ’62 à manche érable ?
Les déclarations du guitariste dissipent le doute. Mark lui-même explique que la chanson n’a vraiment « pris vie » qu’une fois jouée sur cette Strat rouge de 1961 :
« It just came alive as soon as I played it on that ’61 Strat — which remained my main guitar for many years and was basically the only thing I played on [our] first album. »
Dans une autre interview il précise même que Sultans of Swing a été créée sur cette guitare, après avoir abandonné une version en open tuning acoustique.
À moins qu’une info contradictoire refasse surface, on peut donc considérer sans risque que la Strat de 1961 est bien la guitare de Sultans.

La nouvelle peinture rouge appliquée par Steve Phillips vieillira rapidement. À la fin des années 80, la finition est parcourue de craquelures blanches très visibles. Pourtant, dans le documentaire Guitar Stories, ces marques semblent avoir disparu.
Impossible de savoir s’il s’agit d’une restauration, d’un refinish partiel ou d’un simple effet d’éclairage mais la guitare n’a clairement pas cessé d’évoluer au fil du temps.
Les modifications : un DiMarzio pour un peu plus de pêche
À la fin des années 70 Mark fait modifier la guitare. Deux changements majeurs :
- Micro manche remplacé par un DiMarzio FS-1
Un modèle plus puissant, plus gras, avec plus de punch que les simples bobinages Fender d’origine. Mark le décrit comme un micro donnant “plus de claque”, plus d’impact. - Bouton de volume remplacé par un modèle noir
Un détail esthétique, mais qui a contribué un temps au look particulier de cette Strat.
Mark en parle en 1979 dans Guitar Player :
« On one there’s a DiMarzio pickup for the bass, and I like it because it just seems to give a fatter, louder sound… That’s the only thing that isn’t stock on either guitar. »
Pour le reste la guitare reste étonnamment proche de l’origine : pas de changement de chevalet, pas de modification majeure du câblage, pas de customisation extrême. Une Strat assez simple mais avec une voix bien à elle.
Une guitare studio, une guitare de scène, mais pas la seule
Sur scène Knopfler utilisera beaucoup cette Strat rouge à la fin des années 70, avant de s’appuyer davantage sur sa Strat avec touche érable dans les tournées suivantes. Mais en studio, et en particulier sur les premiers albums, elle reste un élément central de son identité.
Lorsque Fender a produit la Strat signature Mark Knopfler en 2003 c’est évidemment sur cette Strat qu’elle se base. Elle est rouge, elle a une touche en palissandre, mais elle a aussi quelques éléments « surprenants » :
- La couleur choisie est le Hot Rod Red, un rouge plu svif que le Fiesta Red
- Les micros sont des Texas Special, micros plus puissants que les micros standards
Pour la petite anecdote, Mark Knopfler voulait à tout prix que la guitare soit proposée à un prix accessible pour que tous les fans puissent en profiter. De mémoire elle était autour de 1800€, ce qui était plutôt cher en 2003.
Trouver sa Strat Mark Knopfler

Squier
Classic Vibe 60s
399 €

Fender
Am Pro Classic Strat
1 699 €

Fender
Am Vintage 61 Strat
2 266 €
Aujourd’hui encore Mark la garde précieusement une guitare qui a tout déclenché, et qui continue de l’accompagner plus de 40 ans plus tard.

