Jimi Hendrix c’est l’archétype du guitar hero : solos en feu, riffs légendaires, posture iconique… mais réduire Hendrix à ça serait passer à côté de l’essentiel. Derrière les feux d’artifice, il y avait aussi une foule de petits détails, souvent subtils, qui faisaient toute la différence dans son jeu. Des trucs que tu peux tout à fait piquer pour enrichir ton style, sans avoir besoin d’être une réincarnation de Jimi.
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Accorder un demi-ton en dessous
Hendrix jouait presque toujours en Mi bémol (Eb) : chaque corde baissée d’un demi-ton.
Pourquoi ? Plusieurs raisons :
- Un toucher plus souple : les cordes sont légèrement plus détendues, donc plus faciles à jouer, bender, etc.
- Un son plus rond et gras : parfait pour ses riffs blues-rock.
- Et puis… ça colle mieux à sa voix. Peut-être à la tienne aussi ?
🎯 Comment essayer ?
Passe en accordage Eb pendant une semaine. Tu verras : tout de suite, ça “respire” plus. Et tu réaliseras que d’autres guitaristes font ça, Slash en tête.
Le “thumb over the neck”
Ce fameux pouce qui passe par-dessus le manche pour freiner la corde de Mi grave (et parfois le La).
Hendrix ne le faisait pas pour frimer : c’était ultra pratique. Ça lui permettait :
- De tenir une basse tout en laissant les autres doigts libres pour des ornements.
- De changer d’accord sans casser le groove.
🎯 Comment essayer ?
Imagine un accord barré de sol (les cases frettées sont 3-5-5-4-3-3, de la corde de mi grave à celle de mi aigu) ; joue la triade sur les cordes du milieu avec ton annulaire, ton majeur et ton index, puis utilise ton pouce pour jouer la corde de mi grave. Au final ça donne 3-x-5-4-3-x (les « x » sont des cordes qui ne sont pas jouées).
Commence sur des positions simples (le majeur barré comme on vient de voir). Avec le temps, ton pouce trouvera sa place naturellement.
Mélanger accords et mélodie
Écoute Little Wing ou The Wind Cries Mary : ce n’est jamais “juste” des accords. Hendrix insérait des petites phrases mélodiques entre les accords, parfois même à l’intérieur d’un même battement.
Résultat : un jeu plus vivant et chantant, qui occupe plus d’espace sans en faire trop.
🎯 Comment essayer ?
Sur une grille simple, ajoute des hammer-ons, pull-offs ou slides entre les accords. Pas besoin d’en faire des tonnes : une note bien placée peut tout changer.
Feedback et contrôle du larsen
Hendrix ne subissait pas le larsen… il le domptait.
En se plaçant à une certaine distance de ses amplis, il faisait hurler les notes à volonté, les tenant ou les modulant avec le vibrato ou la main gauche.
🎯 Comment essayer ?
Sur un ampli à volume respectable (ça veut dire fort), déplace-toi et trouve le “sweet spot” où le feedback démarre. Apprends à le déclencher, puis à le calmer. (Et oui, les voisins vont adorer.)
L’usage expressif du vibrato
Qu’il s’agisse du vibrato de la main gauche ou de son tremolo, Hendrix ne se contentait pas de secouer les notes. Il modulait la vitesse et l’amplitude pour donner une intention précise : dramatique, sensuelle, agressive…
🎯 Comment essayer ?
Entraîne-toi à tenir une note longtemps et à varier ton vibrato comme si tu chantais avec ta guitare.
Comment intégrer ça dans ton jeu
Ne cherche pas à tout plaquer d’un coup.
Prends une seule technique, bosse-la jusqu’à ce qu’elle devienne naturelle, puis passe à la suivante. Et surtout, ne copie pas Hendrix note pour note : adapte ces idées à ton style et ton feeling.
Pas besoin de jouer comme Jimi pour profiter de ses secrets. Mais emprunter 2-3 de ses habitudes peut réveiller ton jeu, enrichir ton son et te donner cette petite touche d’audace qui fait la différence.