Fender Vintera II Road Worn : la série limitée qui sent bon le vintage… et un peu l’inflation

Sep 19, 2025

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Fender vient de dévoiler une nouvelle série limitée qui fait déjà parler d’elle : la Vintera II Road Worn. Au programme : quatre modèles emblématiques – Stratocaster 60s, Telecaster 60s, Jazzmaster 50s et Precision Bass 60s – habillés de finitions nitro-cellulosiques et d’un relicage subtil façon guitare déjà bien vécue.

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Et franchement, sur le papier, c’est une belle surprise.

Plus de détails sur la série Vintera II Road Worn

Vous vous en doutez, ici on ne va pas avoir de grosses révolutions puisqu’on est sur des modèles d’inspiration vintage :

Deux Stratocasters 60s : une en Sonic Blue avec touche palissandre et une noire avec touche érable (touche rapportée, comme ça se faisait au milieu des années 60 pour les touches érable)
Deux Telecasters 60s : Une en Burgundy Mist avec touche palissandre et une Blonde avec touche érable
Deux Jazzmaster 50s : une finition Sunburst 3 tons ou une finition Fiesta Red, les deux avec touche en palissandre uniquement
Les bassistes ne sont pas en reste avec deux Precision Bass 60s, l’une en Fiesta Red et l’autre en Charcoal Frost (un gris bien profond)

Pour le reste :

Manche profil 60s (50s pour la Jazzmaster)
Radius 7,25 pouces
Corps en aulne, finition nitro
Manche vieilli, touche vieillie lorsqu’elle est en érable
Mécaniques blocantes vintage
livrées en étui rigide

Les guitares de la série Road Worn

Fender

Road Worn Strat

1499 €

Voir sur Thomann

Fender

Road Worn Tele

1499 €

Voir sur Thomann

Fender

Road Worn Jazzmaster

1555 €

Voir sur Thomann

Nitro brillante sur les Mexicaines : enfin !

Jusqu’ici les Fender fabriquées au Mexique se contentaient souvent de finitions polyester costaudes (trop costaudes) ou d’une nitrocellulose un peu terne sur certaines séries Road Worn. Par exemple ma Tele Road Worn affichait une finition nitro mate qui manquait un peu de réalisme.

Avec cette nouvelle cuvée Fender propose enfin une nitro brillante sur ses modèles mexicains. Un détail pour certains mais pour les amoureux du look vintage, ça change tout. Le rendu est plus authentique, plus proche des modèles originaux.

Un relic très léger… mais séduisant

Alors oui, Fender appelle ça Road Worn, mais soyons honnêtes : on est plus proche du Living Room Worn que du look “guitare qui a fait 300 concerts en clubs enfumés”.

Le relicage se résume principalement à des craquelures fines dans le vernis et quelques touches d’usure très discrètes. Résultat : ça reste sobre, élégant, et ça donne vraiment l’impression d’avoir un instrument qui a déjà une petite histoire.

Ce n’est pas du relic extrême façon Custom Shop heavy relic, mais ça fait le job pour qui veut une guitare neuve avec un petit côté vintage de salon.

La nitro d’aujourd’hui vieillit-elle comme celle d’hier ?

Et là, c’est LA question. Fender met en avant la finition nitrocellulosique, mais il faut rappeler que la nitro moderne n’est pas forcément la même que celle des années 50/60.

Ma Strat American Original 50s, censée être en nitro, n’a quasiment pas bougé en dix ans malgré un usage intensif. La touche est comme neuve, le corps a juste quelques marques légères.
Ma Tele Road Worn, plus récente, est restée exactement dans l’état où je l’ai achetée.

Pourquoi ? Parce que la nitro actuelle contient souvent des plastifiants ou repose sur une sous-couche en polyuréthane. Résultat : le vieillissement est beaucoup plus lent et n’ira peut-être même pas jusqu’au bois.

Donc si tu cherches une guitare qui va se patiner naturellement avec toi au fil des années, il vaut mieux ne pas trop rêver. Ces nouvelles Road Worn donnent l’illusion d’un relicage, mais elles ne se transformeront probablement pas comme une vraie Fender des sixties.

Et le prix dans tout ça ?

Là, ça pique un peu. Ces nouvelles Fender mexicaines sont annoncées autour de 1600 €.

Pour comparer :

Ma Strat American Original, américaine, m’avait coûté un peu moins de 1800 € neuve.
Ma Tele Road Worn mexicaine m’était revenue à environ 1050 € neuve.
Et si je remonte à mes débuts… les Fender mexicaines tournaient autour de 3500 francs/500 €. Rien que de l’écrire, j’ai l’impression de prendre un coup de vieux. Et encore, je n’ai pas précisé « 3500 francs nouveaux » !

Alors oui, on a un étui rigide inclus, oui, la qualité des Mexicaines a clairement progressé, oui, l’inflation est passée par là. Mais malgré tout, une Fender mexicaine à 1600 €, ça fait mal. On n’est plus si loin du tarif d’une américaine, et ça brouille un peu les repères.

La nouvelle série RoadWorn vaut-elle le coût ?

La réponse dépend de ce que tu recherches.

Si tu veux une guitare neuve avec un look vintage crédible, une finition nitro brillante (enfin !) et un relicage subtil qui donne l’impression d’un Custom Shop light, cette série a de quoi séduire.
Si en revanche tu espères une guitare qui va vieillir naturellement comme une Fender des années 60, il vaut mieux garder en tête que la nitro moderne est beaucoup plus résistante, et que l’usure viendra très lentement (si elle vient un jour).
Et si le budget est ton critère principal… ça fait quand même cher la mexicaine, même si elle coche beaucoup de cases.

Pour ma part quand j’ai vu les annonces j’étais super heureux : Fender Mexique sort des guitares nitro qui ont vraiment un vernis réaliste, un peu comme la Jason Isbell Telecaster. Je cherche depuis quelques temps à me procurer une Strat 60s nitro, c’était l’occaz, d’autant qu’en Sonic Blue elle est absolument canon.

Mais le prix est un trop gros frein pour une mexicaine. Jusqu’à 1200€ j’aurais pu l’envisager sans forcément sauter le pas, là à 1600€, c’est trop pour moi.