Que ce soit pour une petite session solo intimiste ou une rapide séance d’enregistrement à domicile, on a tous cette envie de faire hurler nos amplis sans pour autant déclencher une révolution de voisinage. Voici quelques astuces pour sculpter un son imposant à volume « de salon » et rendre votre petit coin guitare plus zen-friendly.
Choisir le bon ampli : parce que moins, c’est plus
Avant toute chose, assurez-vous de jouer sur un ampli adapté. Un monstre de 50W dans un salon, c’est un peu comme mettre un réacteur d’avion sur un scooter : c’est tentant, mais c’est inutile (et dangereux pour vos tympans). Optez pour un ampli de faible puissance, idéalement entre 1 et 5W, comme un Marshall DSL1 ou un Blackstar HT1 (ceux de la série Mk II, la nouvelle série Mk III est trop chère). Ils intègrent souvent une réduction de puissance, vous permettant de faire saturer les lampes sans terroriser la famille.
Marshall
DSL1
279 €
Blackstar
HT1 MkII
299 €
Bugera
V5 Infinium
255 €
Et n’oubliez pas, un bon master volume est votre meilleur allié. Un ampli sans master, c’est un peu comme une tarte sans pâte : ça manque de base. Certes, cette image n’a aucun sens, mais je dis ce que je veux.
On booste les médiums
Avec un petit ampli de salon, le haut-perleur sera souvent de petite taille également, 8 ou 10 pouces. Vous allez donc avoir l’impression que l’ampli manque de coffre et vous allez naturellement augmenter les basses pour corriger ça. Ce n’est pas forcément la meilleure solution !
Ne négligez jamais les médiums. Je répète : ne négligez jamais les médiums. Certes, les basses font vibrer les meubles et les aigus donnent cette clarté, mais les médiums sont là pour asseoir le son, pour définir la présence. En boostant cette fréquence, votre guitare semblera plus chaleureuse et plus riche. Réduisez un peu les basses pour éviter l’effet « guitare pataude », surtout si vous jouez seul. Pour les aigus, n’exagérez pas sous peine d’avoir un son trop criard.
On joue avec les bonnes pédales
Les pédales de boost et les compresseurs sont vos meilleures armes secrètes à bas volume. Un bon booster transparent placé dans la boucle d’effets peut faire des miracles en augmentant la dynamique sans transformer votre son en bourdonnement incontrôlable. Les compresseurs, eux, simulent la compression naturelle des lampes chauffées à blanc. Un peu de compression de plus à faible volume permet d’obtenir ce moelleux et cette chaleur tant recherchés.
Quant aux pédales d’overdrive, privilégiez celles qui boostent les médiums, comme une Tube Screamer ou une RAT, plutôt que des fuzz trop creusées en fréquence. Vous gagnerez en clarté et en impact.
Maxon
OD-808
119 €
ProCo
RAT
95 €
TC Electronic
Gravity Compressor
83 €
Pédale de volume et atténuateur
La pédale de volume est souvent négligée, mais c’est un régulateur de puissance redoutable à la fin de votre chaîne d’effets, ou mieux encore, dans la boucle d’effet de votre ampli s’il y en a une. Elle permet de booster les niveaux de gain sans faire exploser le volume global. Si vous êtes un puriste du son d’ampli à lampes qui crunche grâce au volume, envisagez un atténuateur comme le THD Hot Plate pour pousser votre ampli sans déranger tout le quartier.
Les petits détails en plus
Une paire de micros plus « hot » qui sont naturellement plus riches en mediums, des câbles de qualité et des cordes fraîches feront toute la différence. Si vos cordes sont plus âgées que votre chat, c’est le moment de les changer. Investir dans des câbles décents peut aussi éviter de gâcher tout le reste de votre setup.
Mais en fait on cherche quoi ?
Au final, tout est question d’équilibre. Jouer à faible volume nécessite de compenser les éléments qui manquent habituellement à un ampli à fond : compression, dynamique et chaleur. Mais pas besoin de tout réinventer, commencez par connaître et apprivoiser votre matériel. L’essentiel n’est pas d’avoir l’équipement ultime, mais de comprendre comment l’optimiser. N’oubliez pas, le son, c’est surtout une affaire d’oreille et de feeling. Ajustez, écoutez et amusez-vous !