Snow (Hey Oh), c’est l’exemple parfait du son Frusciante : un riff clair, rapide, répétitif, et un son à la fois simple et ultra précis. Derrière ce feeling presque méditatif (c’est beau hein ?), il y a surtout un matos bien précis et ce toucher inimitable. Si tu t’es déjà demandé comment il arrivait à ce son si net et enveloppant, on passe tout ça en revue juste en dessous.
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Les guitares, amplis et effets de Snow (Hey Oh)
On commence par e qui se rapproche le plus du matos d’origine :
Et une version plus abordable :
À propos de Snow (Hey Oh) des Red Hot Chili Peppers
Sorti en 2006 sur l’album Stadium Arcadium, Snow (Hey Oh) est l’un des morceaux emblématiques des Red Hot Chili Peppers, tant pour son riff hypnotique que pour sa dimension introspective. D’après Anthony Kiedis, le chanteur du groupe, Snow parle de renaissance, de seconde chance : « J’ai tout fichu en l’air, mais j’ai une page blanche – une toile de neige – et je peux recommencer à zéro. » Une métaphore qui évoque à la fois la pureté et la fragilité, comme une volonté de repartir après avoir traversé le chaos.
Mais comme souvent avec les Red Hot, plusieurs niveaux de lecture sont possibles. Certains y voient une allusion directe aux addictions d’Anthony Kiedis, notamment à la cocaïne et à l’héroïne (souvent appelée China White). Ces substances, blanches et poudreuses, pourraient être ce que symbolise la « neige ». Des paroles comme « So white as snow… Privately divided by the world so undecided » peuvent aussi faire penser à ces lignes séparées avant consommation. Le refrain, avec « The more I see, the less I know, the more I’d like to let it go », suggère quant à lui une lucidité douloureuse : plus il s’enfonce dans ses habitudes, moins il comprend le monde qui l’entoure, et plus il aspire à tout laisser derrière.
D’autres interprétations vont dans une direction plus universelle : celle d’un chemin de vie semé d’embûches, de recommencements difficiles, où il faut apprendre à lâcher prise. Une chanson à la fois personnelle et ouverte, portée par un riff de guitare devenu culte.
Le matos de Frusciante pour Snow (Hey Oh)
Le son de Snow repose avant tout sur un jeu ultra précis et rapide, mais bon, on va quand même jeter un oeil au matos ! John Frusciante y utilise sa fidèle Fender Stratocaster de 1962, guitare qu’il a jouée sur une grande partie de l’album Stadium Arcadium. Pas tellement de surprises ici, on la connait cette Strat, on l’a déjà vue des centaines de fois et on connait même chacune de ses cicatrices (oui, parce qu’elle a bien vécu).
Niveau ampli c’est un poil plus complexe, Frusciante combine deux têtes Marshall : un Marshall Major Bass (oui, un ampli à l’origine conçu pour les basses !) et un Marshall Silver Jubilee. Le Major n’est plus fabriqué aujourd’hui, donc pour avoir le son il faudra se tourner vers l’occaz. Mais aucun problème, on a des rééditions du Silver Jubilee, et même des rééditions avec un prix et une puissance plus accessibles !
Enfin, pour l’outro du morceau, où le son devient plus dense et saturé (voire complètement dégueu si vous voulez mon avis), Frusciante active deux pédales emblématiques : la Big Muff d’Electro-Harmonix, pour une fuzz massive, et le POG (Polyphonic Octave Generator) de la même marque. Ce dernier ajoute des octaves au signal, donnant à la guitare une dimension presque orchestrale en superposant plusieurs hauteurs de notes.
Un combo simple en apparence, mais diablement efficace. Comme souvent avec Frusciante, tout est dans l’intention… et dans les doigts.