Dans le monde des pédales d’effet, il y a celles qui brillent (overdrives, delay, fuzz…), et puis il y a les travailleuses de l’ombre. C’est le cas du compresseur : discret, précis, efficace. Il ne transforme pas ton son… il l’affine, il le polit, il le rend plus pro. Mais encore faut-il savoir à quoi il sert — et comment le régler sans faire n’importe quoi.
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À quoi sert un compresseur à la guitare ?
Un compresseur sert à égaliser la dynamique de ton jeu. Dit plus simplement :
- Il atténue les notes trop fortes,
- Et rehausse les plus faibles.
Résultat : ton jeu semble plus constant, plus équilibré, avec des notes qui sortent mieux dans le mix.
Tu peux l’utiliser pour :
- Travailler un son plus pro en studio,
- Gagner en clarté en live,
- Ajouter du punch sans passer par une overdrive.
Comment fonctionne une pédale de compression ?
La compression repose sur un principe simple : dès qu’un signal dépasse un certain seuil (threshold), il est compressé, c’est-à-dire réduit selon un certain ratio.
Les paramètres principaux :
- Threshold : le niveau à partir duquel la compression s’active.
- Ratio : combien on réduit le signal qui dépasse (ex. : 4:1 = 4 dB deviennent 1 dB).
- Attack : la vitesse à laquelle la compression entre en jeu.
- Release : la durée pendant laquelle la compression reste active après le pic.
- Level/Volume : pour compenser la perte de niveau due à la compression.
- Sustain : agit souvent comme un mix de threshold + ratio + release.
En gros : le compresseur n’ajoute pas de son, il contrôle et retravaille la dynamique de celui que tu envoies. C’est subtil, mais redoutablement efficace quand on sait ce qu’on cherche.
Qui a besoin d’un compresseur guitare ?
Pas tout le monde, mais beaucoup de monde.
Les bons candidats :
- Guitaristes funk / clean : pour un son claquant, bien percussif.
- Solistes en son clair : pour gagner du sustain sans distorsion.
- Guitaristes de country : c’est presque obligatoire dans ce style.
- Musiciens de studio : pour avoir un son prêt à mixer dès la prise.
- Fans de pédales : parce que c’est souvent une révélation quand on apprend à bien s’en servir.
Ceux qui peuvent s’en passer :
- Les adeptes de sons très saturés (la disto compresse déjà le signal).
- Les puristes du jeu dynamique qui aiment tout contrôler aux doigts.
Mais dans tous les cas, tester un compresseur bien réglé peut vraiment ouvrir des portes inattendues.
Comment choisir son compresseur guitare ?
Transparence ou couleur ?
- Un compresseur transparent (comme le Keeley Compressor Plus ou le Wampler Ego) respecte ton son.
- D’autres colorent un peu le signal, ajoutent une touche vintage ou arrondissent les aigus (comme le MXR Dyna Comp ou le Diamond Comp Jr).
Le nombre de réglages
- Pour un usage plug-and-play : vise une pédale à 2-3 potards.
- Pour régler précisément : choisis un compresseur avec contrôle de Attack / Release / Blend.
Le format
- Certains compresseurs sont très compacts (type mini), d’autres plus larges mais plus complets.
- Si tu manques de place sur le pedalboard, ça peut peser dans la balance.
Ton style de jeu
- Si tu joues en clean la plupart du temps, vise un compresseur discret mais efficace.
- En son crunch, un compresseur avec un potard de mix/blend t’évitera de trop lisser ton attaque.
Les erreurs fréquentes avec une pédale de compression
Quelques pièges à éviter quand on débute avec un compresseur :
- Le régler comme un overdrive : trop de sustain = perte d’attaque = son mou.
- Le pousser à fond en espérant « gagner en puissance » → souvent, ça écrase tout.
- L’utiliser sans l’écouter : la compression est subtile, prends le temps d’écouter à volume réaliste.
- Oublier qu’il peut faire du bruit : certains modèles ajoutent du souffle, surtout à haut niveau de compression.
- Le mettre au mauvais endroit dans la chaîne d’effets (spoiler : souvent en début de chaîne, avant les drives et delays).
Petite sélection de compresseurs
Des compresseurs à tous budgets

Nux
Sculpture
46 €

MXR
DynaComp 1976
109 €

Xotic
SP Compressor
179 €
La sélection en un mot
- Nux Sculpture Compressor : un compresseur abordable et efficace, parfait pour découvrir la compression sans se ruiner. Il est transparent donc ne colore pas le son
- MXR Dyna Comp 1976 : le son vintage typique des studios 70s, avec une compression bien marquée et pleine de caractère
- Xotic SP Compressor : inspiré du légendaire Ross Compressor, il offre une compression douce et musicale dans un format mini et ultra-polyvalent. Il colore légèrement le son, apportant du moelleux
Si ton jeu te semble inégal, si tes notes n’ont pas assez de tenue ou si tu veux que ton funk claque comme il faut…
Un compresseur bien réglé peut faire toute la différence. Ce n’est peut-être pas l’effet le plus sexy, mais c’est clairement l’un des plus sous-estimés.
Besoin de sustain ? De contrôle ? De propreté dans ton jeu ? Allez, tu sais ce qu’il te reste à essayer.