Behringer : on se penche sur la marque ?

Marque adorée ou moquée, Behringer ne laisse personne indifférent. Dans l’univers des pédales guitare, elle s’est fait une réputation de “copieur low-cost”… mais certains guitaristes en rigolent moins une fois la pédale branchée. Derrière les boîtiers en plastique se cachent souvent des circuits bien familiers, et un son qui tient plus que la route. Et ça pour trois fois rien.

Mais Behringer, c’est aussi une galaxie de produits qui vont bien au-delà des effets guitare : micros, interfaces audio, amplis… Alors, simple alternative cheap ou vraie solution pour musiciens malins ? On fait le tour.

L’histoire Behringer née du besoin (et d’un peu de culot)

Behringer a été fondée en 1989 par Uli Behringer, un étudiant ingénieur qui, faute de moyens, s’est mis à fabriquer lui-même le matos studio dont il avait besoin. Très vite, il commence à vendre ses créations à d’autres musiciens. Le mot d’ordre : proposer du matos audio fonctionnel à des prix accessibles.

Le succès grandit avec les mixeurs et processeurs de studio, mais la marque s’étend à tout un écosystème : interfaces, micros, enceintes, synthés, et… pédales d’effet pour guitare. Jusqu’à présent Uli fabriquait dans l’ouest de l’Allemagne (même si les composants venaient de Chine, ne soyons pas dupe), mais Behringer grossit vraiment beaucoup. En 2002, la « Behringer city » ouvre en Chine, c’est l’usine dédiée à Behringer, qui emploie plus de 3500 personnes.

C’est là que Behringer fait parler d’elle : beaucoup de ses pédales reprennent ouvertement le look, le nom ou le circuit de modèles célèbres (notamment Boss). Une stratégie assumée, qui fait grincer des dents chez certains… et sourire ceux qui veulent un bon son sans exploser leur budget.

Les pédales Behringer les plus populaires

Behringer DR600

Une pédale de reverb stéréo aux multiples modes, clone de la RV-5 Boss, pour moins de 40 €.

Behringer SF300

Une fuzz agressive, inspirée de la Super Fuzz. Parfaite pour du stoner ou du grunge bien sale.

Behringer TU300

Accordeur chromatique au format pédale, qui reprend les bases du TU-2 de Boss.

Behringer CS400

Un compresseur propre et transparent, dans la lignée du Boss CS-3.

Behringer HD300

Une distorsion hi-gain pensée pour le métal, avec deux niveaux de gain et un EQ large.

Behringer OD300

C’est un mix entre overdrive et distortion. Vous ne savez pas si vous préférez acheter ue overdrive ou une disto pour votre première pédale ? Celle-ci fait les 2, pour moins de 30 €.

Behringer Hellbabe HB01

Wah-wah active avec réglage de plage, boost et LED d’activation. Un design proche de la Cry Baby.

La nouvelle génération de pédales Behringer

Depuis quelques années, Behringer étoffe sa gamme avec des pédales plus originales (ou disons… moins directement copiées), souvent au look rétro 70s.

Behringer Centaur Overdrive

Une réplique de la mythique Klon Centaur, avec le boîtier et les boutons dorés en prime. C’est un clone de Klon Centaur qui a sa place sur n’importe quel pédalboard !

Behringer 69 Vibe

Vibe planante type Uni-Vibe, parfaite pour les solos hendrixiens ou les nappes psyché.

Behringer Dual Phase

Phaser vintage double canal, inspiré du Mu-Tron Bi-Phase.

Behringer Octave Divider

Un octaver analogique inspiré du Mutron Octave Divider, avec un son bien gras.

Behringer Fuzz Bender

Une fuzz typée Tone Bender, vintage, rugueuse, explosive.

Behringer Vintage Phaser

Comme son nom l’indique, pour retrouver les vibes des phasers 70s façon MXR.

Behringer B-Tron III Envelope Filter

Un auto-wah funky, très réactif à l’attaque.

Behringer Chorus Symphony

Chorus stéréo doux et liquide très inspiré du Boss CE-1, avec un rendu très musical.

Behringer Octavia Octave Fuzz

Une fuzz à octave dans l’esprit de l’Octavia Hendrix.

Pourquoi Behringer est-elle si populaire ?

Ce n’est pas un hasard si les pédales Behringer se vendent par palettes : elles offrent un rapport qualité/prix imbattable.

Les circuits sont souvent directement inspirés (voire clonés) de modèles à succès. Les composants ne sont pas toujours premium, les boîtiers sont en plastique… mais à l’arrivée, le son est là. Et pour les musiciens débutants, les bidouilleurs, ou ceux qui ne veulent pas claquer 150 € pour “tester une vibe”, c’est une bénédiction.

Ajoute à ça une offre très large et des nouveautés régulières, et tu obtiens une marque ultra-accessible, sans blabla marketing. Le son, pas le snobisme.

Les autres produits Behringer pour guitaristes

Peu de gens le savent, mais Bugera est une sous-marque de Behringer spécialisée dans les amplis à lampes abordables. Et certains modèles ont très bonne presse :

V5 – Combo 5W à lampes, parfait pour la maison ou le studio.

333XL – Ampli hi-gain taillé pour le métal, 120W tout lampes.

6262 – Inspirés des amplis Peavey type 6505, à un tarif bien plus accessible.

Behringer s’adresse aussi aux guitaristes qui enregistrent chez eux, avec une gamme d’outils bien pratiques :

Micros : Le XM8500 (copie du SM58), le SL75C (copie du SM57), ou le B906 (inspiré du E906 de Sennheiser) sont tous utilisables pour voix, guitares, amplis… à très petit prix.

Interfaces audio : La série U-Phoria (UM2, UMC22, UMC204HD…) propose des entrées combo XLR/Jack, alimentation fantôme et une bonne compatibilité avec les DAWs.

Consoles Xenyx : Pour ceux qui veulent mixer plusieurs sources avec EQ et effets intégrés, les petites consoles Behringer restent imbattables sur le rapport fonctionnalités/prix.

FAQ – Ce qu’on entend souvent sur Behringer

Les pédales Behringer sont-elles solides ?
Les boîtiers sont en plastique, donc moins résistants que des Boss en métal. Mais en usage sédentaire ou modéré, elles tiennent largement la route. Pour un essai complet d’une pédale Behringer, j’ai réalisé celui de l’equalizeur EQ700 ici.

Est-ce que ça sonne “cheap” ?
Pas forcément. Certaines pédales sonnent très bien (la SF300, le DR600, ou la Centaur par exemple). Le son n’est pas “luxueux”, mais souvent proche des originaux copiés.

Behringer copie-t-elle vraiment d’autres marques ?
Oui, c’est clairement leur stratégie. Ils reproduisent des circuits devenus publics ou iconiques. C’est légal… mais sujet à débat. Le résultat, lui, est bien réel.

Recommandé pour les débutants ?
Oui, carrément. Idéal pour se faire un pedalboard complet sans se ruiner. Et même pour les curieux qui veulent explorer des sons rares sans y laisser un rein.