Test de la ProCo RAT

La ProCo RAT est, sans conteste, la pédale de distorsion par excellence. Elle est à la fois incroyablement polyvalente, abordable et culte. Si vous débutez dans le monde des pédales d’effets, la RAT pourrait bien être la première que vous achetez – et peut-être même la dernière. Voyons ensemble pourquoi cette pédale a atteint le statut de légende.

RAT moderne vs vintage

Conçue dans les années 1970 et commercialisée en 1979, la RAT a traversé les décennies sans presque changer de circuit. Bien que le design ait évolué, la RAT 2 actuelle est fondamentalement la même que la première version. Certains puristes vantent la puce LM308 des modèles vintage, mais l’OP07 des versions modernes est, d’un point de vue électronique, presque identique dans les aspects qui comptent.

C’est plutôt une disto, une overdrive ou une fuzz ?

On se demande souvent : la RAT est-elle une distorsion, une overdrive ou une fuzz ? Bien que la frontière soit floue, le consensus général classe la RAT comme une pédale de distorsion. Cependant, elle peut tout aussi bien produire des sons proches de l’overdrive ou de la fuzz, selon les réglages. On voit ça un peu plus loin dans l’article.

Comment ça marche ?

On va rentrer dans la partie tech pour les fans un peu geek sur les bords. Le cœur de la RAT repose sur un circuit de clipping dit « dur » (hard-clipping). Un amplificateur opérationnel (op-amp) booste votre signal, puis des diodes au silicium limitent ce signal en le « coupant » dès qu’il dépasse un certain seuil. Le résultat ? Une distorsion franche et agressive, typique de la RAT.

Contrairement à d’autres pédales de distorsion de l’époque, la RAT possède également un contrôle de tonalité qui permet de lisser les aigus, de quoi être un peu plus versatile. Aujourd’hui on trouve ça dans un peu toutes les pédales, certes, mais à l’époque c’était bienvenu !

Elle sonne comment ?

Bah globalement, bien, très bien même ! Branchée sur un ampli à lampes en clean, avec des réglages modérés, la RAT évoque un ampli à lampes légèrement saturé, offrant un son étonnamment dynamique et expressif. Augmentez le gain, et là c’est l’explosion, la pédale propose un son bien saturé, riche en harmoniques. C’est pour ce son là qu’on aime la RAT. Mais elle ne fait pas que ça !

La pédale excelle également lorsqu’elle est utilisée en tant que boost, on met un drive très léger et on a un boost qui n’est pas coloré.

En poussant le gain à fond, la RAT se transforme en une machine à fuzz, surtout avec une guitare à micros simples. À l’inverse, avec un gain bas et un volume élevé, elle offre une distorsion serrée et articulée, idéale pour des genres plus modernes, tout en s’adaptant à presque n’importe quel équipement.

Les réglages sont clairs et font ce qu’on attend d’eux : le potard Distortion fait du gras, le potard Volume fait du bruit et le potard Filter change la tonalité. Info à noter tout de même : ce dernier ne réagit pas de la même façon en fonction des guitares. Par exemple, sa course me parait plus longue quand j’utilise ma Telecaster que quand j’utilise ma Les Paul.

Et si vous voulez savoir qui a utilisé la RAT, la liste est longue et variée :

• David Gilmour
• Dave Grohl
• Kurt Cobain
• Jeff Beck
• Nuno Bettencourt
• James Hetfield
• Matthieu Chedid
• John Scofield
• Joe Perry
• etc.

RAT et variantes

Outre la RAT 2, ProCo propose des versions alternatives comme la Turbo RAT (plus ouverte et overdrive-like) et la You Dirty RAT (plus compressée et crasseuse). Pour ceux qui manquent de place sur leur pedalboard, la Lil’ RAT offre une option compacte sans compromis sur le son. Et si vous aimez bricoler, la RAT 2 est une base parfaite pour des modifications.

Honnêtement si vous êtes à la recherche d’une distortion, la question ne se pose pas, la RAT fait très bien le travail, elle a un son qui déchire, elle est historique, est utilisée par bon nombre de « superstars », elle est solide et elle ne coûte pas un bras. Que demander de plus ?