Le Marshall Bluesbreaker, également connu sous le nom de Marshall 1962, est un ampli légendaire qui a laissé une empreinte indélébile sur le monde de la musique, en particulier dans le contexte du blues. Introduit au début des années 1960 par Marshall Amplification, le Bluesbreaker a été conçu pour répondre aux besoins des guitaristes de blues britanniques émergents qui recherchaient un son puissant et expressif.
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Le premier ampli Marshall
Le Bluesbreaker tire son nom de l’album éponyme de John Mayall & the Bluesbreakers, sorti en 1966, sur lequel le guitariste Eric Clapton utilisait cet ampli. Cependant, la genèse de cet ampli remonte à 1962, lorsque Jim Marshall, fondateur de Marshall Amplification, a été approché par Ken Bran, propriétaire du magasin de musique londonien Selmer. Bran a suggéré à Marshall de créer un ampli capable de rivaliser avec les amplis américains populaires de l’époque, Fender Bassman en tête.
L’idée de base n’était pas tellement de lancer une marque destinée à durer dans le temps, mais surtout de faire énormément d’économies sur les frais d’importation en ayant des amplis fabriqués au Royaume-Uni.
Le résultat de cette collaboration a été le Marshall 1962, rapidement rebaptisé Bluesbreaker en l’honneur de l’album de Clapton. Cet ampli combo de 2×12 pouces, propulsé par deux haut-parleurs Celestion G12-15, offrait une puissance de 30 watts et était équipé de deux canaux distincts : Normal et Brillant. La simplicité de la conception permettait aux guitaristes d’obtenir un son clair et riche en utilisant le canal Normal, tandis que le canal Brillant ajoutait une dose de distorsion pour des solos incisifs.
Le son iconique du Bluesbreaker
Ce qui distingue le Marshall Bluesbreaker, c’est clairement le son qu’il sort, un son qui aujourd’hui considéré comme le son du blues britannique. Le canal Bright du Bluesbreaker offre une saturation naturelle et une dynamique réactive, fournissant le grain caractéristique du blues. Les guitaristes ont rapidement adopté cet ampli pour sa capacité à produire des sonorités chaudes et réactives, idéales pour les solos expressifs et les phrasés bluesy.
L’enregistrement de l’album « Blues Breakers with Eric Clapton » de John Mayall en 1966, où Eric Clapton utilisait le Bluesbreaker, a contribué à populariser cet ampli. Le ton riche et le sustain impressionnant de Clapton sur cet album ont fait du Bluesbreaker une référence pour les guitaristes de blues et de rock.
Que reste-t-il du Bluesbreaker ?
Au fil des décennies, le Marshall Bluesbreaker a connu différentes évolutions et rééditions, mais son essence fondamentale est demeurée intacte. Des artistes qui n’ont plus rien à prouver tels que Peter Green, Gary Moore et Stevie Ray Vaughan ont également utilisé le Bluesbreaker pour créer des performances mémorables. La dernière version rééditée, le Bluesbreaker Reissue, garde ses racines bien vintage.
Evidemment, comme toute légende, le Bluesbreaker est et a été copié à maintes reprises. Son circuit à l’ancienne n’étant pas des plus complexes, énormément de fabricants « boutique » proposent leur version du Bluesbreaker.
L’héritage de cet ampli est tellement fort que Marshall a créé une pédale d’overdrive pour émuler le son de son ampli iconique.
Conclusion
En résumé, le Marshall Bluesbreaker demeure une icône dans le monde des amplificateurs de guitare. Son influence dans le développement du blues et du rock est indéniable, et son son caractéristique continue d’inspirer les guitaristes du monde entier. Que ce soit pour recréer les tonalités classiques du blues britannique ou pour explorer de nouveaux horizons sonores, le Bluesbreaker demeure un choix de prédilection pour ceux qui recherchent un ampli emblématique et intemporel.